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Neuquen

ou la hantise du grand week-end



Bus de nuit Mendoza Neuquen, départ 19h30, arrivée 7h. C'est là que termine la routine. Il n'y a rien à faire dans la ville de Neuquen, toute entière dédiée au pétrole, ce qui est à voir et à faire est alentours, à courte distance à l'échelle argentine (de l'ordre de la centaine de kms quand même). Il faut donc passer par un tour opérateur ou louer une voiture.

Seulement voilà, c'est dimanche, jour de grand week-end (la commémoration de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb). En Equateur, au Pérou, en Bolivie, ca serait resque un jour comme les autre, mais ici, tout est fermé et la ville est complètement déserte. En plus, depuis trois jours que nous cherchons à trouver à l'avance une voiture de loc, rien à faire. Les 7 agences de la ville n'ont plus rien de disponible et nous en découvrons ici la raison : les bons habitants de Neuquen sont partis dans les montagnes de Bariloche pour profiter des 4 jours de WE, et puisque les routes y sont mauvaises, ils utilisent une voiture de location plutôt que la leur...

Ca ne fait pas notre affaire, mais bon, prenons notre mal en patience et attendons demain...

Pas si facile que ca : les 1000 places d'hotel de la ville sont entièrement occupées par les participants à un tournoi de rugby (800 personnes) et à un autre, de basket-ball, qui profitent aussi de cette longue fin de semaine. Pas simple de déloger un rugbyman de son lit. La nuit va être difficile.

Mais tout s'arrange quand on y met du sien. On finit par trouver le hall d'un hotel où le réceptionniste attendri nous permet de nous installer temporairement dans le hall d'entrée en admirant au passage les jambes velues d'une équipe de  rugby de Mendoza et en profitant de leur légendaire discrétion. Anaëlle se réfugie dans la cabine de téléphone pour échapper au vacarme. Alise cueille les pétales des tulipes tombés des bouquets. Nous discutons avec le réceptionniste dans ses rares moments de liberté.

Il en ressort qu'il contacte une personne de ses amis qui transporte parfois des touristes, que cette personne peut nous transporter aujourd'hui (attention, prix fort). Le centre d'études de dinosaures où nous devons aller demain peut nous offrir ce soir un logement de fortune : à 11 heures nous sommes partis.

Bien entendu, restera à régler la question du retour de ce fameux centre d'études, mais nous verrons cela plus tard. Au total, ca nous fait deux journées pour le budget habituellement réservé à une semaine et demie de voyage.

A la fin du voyage à Lago Barreales, nous pensions l'histoire finie, mais Neuquen nous guettait de nouveau...

Les filles du ProyectoDino qui nous ramènent gentiment au village le plus proche pour prendre le bus ont certes réservé une place, mais le bus est passé 1/2 heure avant l'horaire prévu et a refusé d'attendre. Le bus suivant est bien sur archi plein et refuse de nous prendre, et le prochain devrait passer vers 22h30, mais il sera "certainement en retard", et donc pas de correspondance possible...

On saute sur le chauffeur d'un bus marqué "Neuquen" qui passe par là. Il n'y va pas (ce serait trop beau) mais nous amène chez un copain qui aurait une voiture et pourrait nous emmener. Après une négociation serrée, on s'en sort pour 4 fois le prix du bus... et on arrivera à l'heure pour prendre le bus qui nous sortira enfin de cette infernale région.

Amis terriens qui voulez vous rendre sur la planète Neuquen, quelques conseils amicaux: arrivez avec votre voiture, votre essence et vos provisions, respirez un grand coup et... ne vous attardez pas, tout va bien se passer.